Aphorismes 2

Un anniversaire ne fait que célébrer la séparation du placenta. En guise de réminiscence généralement le fêtard reçoit du gâteau, ce qui devrait symboliser l'époque perdue où la nourriture était pourvue sans effort. Il serait préférable de célébrer la date d'insémination, moment autrement plus capital, environ 9 mois avant la naissance. Encore les parents devraient-ils noter méticuleusement leurs dates de fornication dans un agenda afin de pouvoir cible la date exacte. On pourrait fêter l'évènement par du tir à l'arc, un saut à l'élastique ou une partouze généralisée.


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Mon état est mal heureux: atteint de bonheur mais pas foutu d'en faire quelque chose.




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Aux quatre bêtes de la providence, devenues symboles des quatre évangélistes, correspondent en creux le lion, le dragon, le basilic et la vipère, misères de la chair, de l’esprit, de l’orgueil et de la mort, devenues symboles des quatre cavaliers de l’apocalypse, à savoir la famine, la peste, la guerre et la mort. Apparemment la peste doit être considérée comme le fléau de l’esprit. Je pensais que c’était le calembour.

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Se faire accuser d'être illuminé. C'est un compliment.

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Nous sommes dans la « mort du réel » tel que l’a prédit le TS Baudrillard, la préexistence du simulacre dont le réel n’est plus qu’une ombre. La « liquidation du référentiel » a tourné les tables: d’abord une carte doit être dressée avant de pouvoir être témoin du territoire. Nous avons depuis longtemps quitté l’abstraction, les schėmas n’ayant plus d’autre attache que dans leur concept. Ce monde est devenu la carte complète de Borges, le réel est censé s’adapter à ses définitions. Tout a commencé lorsque le premier cavernicole, émerveillé par la limitation de ses sens à s’approprier la réalité, s’est persuadé à dessiner la première flèche sur le premier dessin d’auroch; suivèrent les premières lois décrivant la société idéale, puis les machines prirent le relais en effaçant les limites du simulacre. En somme religion, législation et digitalisation ont perdu le monde en limitant par décret sa possible exploration. On pourrait applaudir l’imagination au pouvoir, le tout étant issu du monde intérieur; mais le seul imaginaire est celui dont la tangente accommode le pouvoir en place, et c’est maintenant sur la derniére bouée de l’individuel, l’imagination, que se greffent les griffes de l’Ordre. Les plus bas esclaves de la Rome antique au moins pouvaient encore rêver de liberté, les esclaves du présent rêvent de chaînes plus fortes aux airs de « Fais-moi mal, Johnny ».

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Sans elle, l’absolu est absous. Part donné, tel Osiris ayant paumé sa bite.

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On naît et on meurt tout seul. Entretemps on peut se bercer d’illusions. Illusions dont ma vie aura été quasiment dépourvue. Ce n’est pas un regret, c’est une constatation.

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